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MOUFDI ZAKARIA
Poètede la révolution
Son véritable nom est Cheikh Zakaria Ben Slimane Ben Yahia Ben Cheikh Slimane Ben Hadj Aissa. Le surnom Moufdi, devenu son pseudonyme littéraire, lui a été décerné par Slimane Boudjenah, son condisciple au sein de la Mission Mozabite.
Il est né le vendredi 12 Djoumada El Oula de l’an 1326 de l’hégire, correspondant au 12 juin 1908, à Béni Izguen (Ghardaïa) où il reçoit son enseignement primaire (Coran et langue arabe).
Il rejoint, ensuite, la Mission Mozabite, à Tunis, où il poursuit ses études, successivement, à l’Ecole Es-Salem, l’Ecole El Khaldounia et l’Université de la Zeïtouna. Il fréquente les soirées littéraires organisées par le grand écrivain tunisien Larbi El Kebbadi et se lie d’amitié avec le poète tunisien Abou El Kassem Ech-Chabi et le poète Ramadhane Hammoud, son condisciple au sein de la Mission Mozabite.
Son premier poème accompli est celui intitulé : « Aux gens du Rif », publié dans les journaux Tunisiens, « Lissane Ech-Chaab » (6/5/1925) et « Essawab », et égyptiens, « El-Liwae » et « El Akhbar ».
Moufdi Zakaria a accompagné par sa poésie et son militantisme, le mouvement nationaliste à l’échelle maghrébine, adhérant, en Tunisie, pendant sa scolarité, à la Jeunesse Destourienne, ce qui lui a valu d’être incarcéré pendant quinze jours, et participant activement aux congrès des Etudiants d’Afrique du Nord, et militant, en Algérie, au sein de l’Etoile Nord-Africaine puis, du Parti du Peuple Algérien dont il devient l’un des dirigeants les plus en vue. Il est, alors, emprisonné de 1937 à 1939.
Au lendemain du déclenchement de la Révolution armée, il adhère à la première cellule du FLN à Alger. Il est arrêté, jugé et condamné à trois années de détention, du 19 avril 1956 au 1er février 1959.
A sa sortie de prison, il quitte clandestinement le territoire national en direction du Maroc puis, de la Tunisie pour y être soigné, par le Dr Frantz Fanon, des séquelles des tortures subies en détention. Il devient le porte-parole de la cause algérienne au Maghreb, à travers les organes de presse tunisienne et marocaine, et au Machrek, lors du Festival de la poésie arabe tenu à Damas, en 1961.
Après l’indépendance, il réside, tour à tour, dans les pays du Maghreb avant de s’établir, à la fin de sa vie, au Maroc. Il a, par ailleurs, activement participé aux séminaires sur la pensée islamique.
Moufdi Zakaria s’est éteint le Mercredi 2 Ramadan 1937, correspondant au 17 Août 1977, à Tunis. Sa dépouille mortelle a été transférée en Algérie pour être inhumée à Béni Izguen.
Moufdi Zakaria est l’auteur des chants patriotiques suivants : l’hymne national algérien, « Fidaou El Djazair », Chant de l’emblème national algérien, Chant des Chouhada, Chant de l’Armée de Libération nationale, Chant de l’Union Générale des Travailleurs Algériens, Chant de l’Union des Etudiants algériens, Chant de la femme algérienne, Chant « Barberousse ».
Il compte à son actif, également, le Chant du « Congrès du Destin » (Tunisie), le Chant de l’Union des Femmes tunisiennes, le Chant de la bataille historique de Bizerte, le Chant célébrant l’évacuation du Maroc, le Chant de l’Armée marocaine….etc.
Ses recueils publiés sont : « le feu sacré (1961), « à l’ombre des oliviers » (1966), « sous l’inspiration de l’Atlas » (1976), « l’Iliade de l’Algérie » en 1001 vers (1972).
De nombreux poèmes publiés dans des journaux algériens, Tunisiens et marocains n’ont pas été rassemblés en recueil. Moufdi Zakaria, qui aspirait à le faire, a pourtant évoqué, dans ses déclarations, l’existence de recueils intitulés : « Chants de la marche sacrée » (Chants du peuple algériens révolté en arabe dialectal), « Elan » (livre sur la bataille politique en Algérie de 1935 à 1954), « le cœur torturé » (poèmes d’amour et de jeunesse), et d’un recueil réunissant les poèmes écrits dans sa prime jeunesse.
Sa prose, foisonnante, est disséminée dans les organes de presse maghrébins. Moufdi Zakaria a révélé l’existence d’ouvrages non publiés jusqu’à ce jours, notamment : « Lumières sur la vallée du M’Zab », « Le Livre Blanc », « Histoire de la presse arabe en Algérie », « La Grande Révolution » (pièces de théâtre), « La Littérature arabe en Algérie à travers l’histoire » ( en collaboration avec Hadi Labidi).
Il est détenteur de la Médaille de la capacité intellectuelle du premier degrés, décernée par le Roi Mohamed V le 21 Avril 1961, de la Médaille de l’Indépendance et de la médaille du Mérite culturel, décernées par le Président de la République Tunisienne Habib Bourguiba, et, à titre posthume, de la Médaille du Résistant décernée par le Président Chadli Bendjedid le 25 octobre 1984, d’une attestation de reconnaissance pour l’ensemble de son œuvre littéraire et son militantisme au service de la culture nationale délivrée par le Président Chadli Bendjedid le 8 juillet 1987, ainsi que la médaille « El-Athir » de l’ordre du mérite national, décernée par le Président Abdelaziz Bouteflika le 4 juillet 1999.
Son œuvre :
– Le feu sacré, Recueil de poèmes sur la Révolution Algérienne. – A l’ombre des oliviers, Recueil de poèmes à la gloire de la Tunisie. – Sous l’inspiration de l’Atlas, Recueil de poèmes à la gloire du Maroc. – l’Iliade de l’Algérie, Poèmes chantant la beauté et la magnificence de l’Algérie. – La parole à nos gloires.
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