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Blanche-NeigeBlanche-Neige
Un jour de plein hiver, une reine était assise à sa fenêtre encadrée de
bois d’ébène et cousait. Tout en tirant l’aiguille, elle regardait voler les
blancs flocons. Elle se piqua au doigt et trois gouttes de sang tombèrent
sur la neige. Ce rouge sur ce blanc faisait si bel effet qu’elle se dit : « Si
seulement j’avais un enfant aussi blanc que la neige, aussi rose que le
sang, aussi noir que le bois de ma fenêtre ! » Peu de temps après, une
fille lui naquit ; elle était blanche comme neige, rose comme sang et ses
cheveux étaient noirs comme de l’ébène. On l’appela Blanche-Neige.
Mais la reine mourut en lui donnant le jour.
Au bout d’une année, le roi épousa une autre femme. Elle était très
belle ; mais elle était fière et vaniteuse et ne pouvait souffrir que quelqu’un
la surpassât en beauté. Elle possédait un miroir magique. Quand
elle s’y regardait en disant : « Miroir, miroir joli, qui est la plus belle au
pays ? » Le miroir répondait : « Madame la reine, vous êtes la plus belle
au pays. » Et elle était *******e. Elle savait que le miroir disait la vérité.
c
2022, rue des écoles – Il était une histoire 1
Blanche-Neige
Blanche-Neige, cependant, grandissait et devenait de plus en plus belle.
Quand elle eut atteint ses dix-sept ans, elle était déjà plus jolie que
le jour et plus belle que la reine elle-même. Un jour que celle-ci demandait
au miroir : « Miroir, miroir joli, qui est la plus belle au pays ? »
Celui-ci répondit : « Madame la reine, vous êtes la plus belle ici, mais
Blanche-Neige est encore mille fois plus belle. » La reine en fut épouvantée.
ہ partir de là, chaque fois qu’elle apercevait Blanche-Neige, son
coeur se retournait dans sa poitrine tant elle éprouvait de haine à son
égard. Elle en avait perdu le repos, le jour et la nuit.
Elle fit venir un chasseur et lui dit : « Emmène l’enfant dans la forêt !
je ne veux plus la voir. Tue-la et rapporte-moi pour preuve de sa mort
ses poumons et son foie. »
Le chasseur obéit et conduisit Blanche-Neige dans le bois. Mais quand il
eut dégainé son poignard pour en percer le coeur innocent de la jeune
fille, celle-ci se mit à pleurer et dit : « ش, cher chasseur, laisse-moi la
vie ! Je m’enfoncerai au plus profond de la forêt et ne rentrerai jamais
à la maison. »
Le chasseur eut pitié d’elle et dit : « Sauve-toi, pauvre enfant ! » Mais il
songeait : « Les bêtes de la forêt auront tôt fait de te dévorer ! » Un
marcassin passait justement. Le chasseur le tua de son poignard, prit
ses poumons et son foie et les apporta à la reine comme preuves de
la mort de Blanche-Neige. Le cuisinier reçut ordre de les apprêter et
la méchante femme les mangea, s’imaginant qu’ils avaient appartenu à
Blanche-Neige.
La pauvre petite, elle, était au milieu des bois, toute seule. Sa peur était
si grande qu’elle regardait toutes les feuilles de la forêt sans savoir ce
qu’elle allait devenir. Elle se mit à courir sur les cailloux pointus et à
travers les épines. Les bêtes sauvages bondissaient autour d’elle, mais
ne lui faisaient aucun mal. Elle courut jusqu’au soir, aussi longtemps que
ses jambes purent la porter. Elle aperçut alors une petite maison et y
pénétra pour s’y reposer. Dans la maisonnette, tout était minuscule,
gracieux et propre. On y voyait une petite table couverte d’une nappe
blanche, avec sept petites assiettes et sept petites cuillères, sept petites
fourchettes et sept petits couteaux, et aussi sept petits gobelets.
Contre le mur, il y avait sept petits lits alignés les uns à côté des autres
et recouverts de draps tout blancs. Blanche-Neige avait si faim et si soif
qu’elle prit dans chaque assiette un peu de légumes et de pain et but
une goutte de vin dans chaque gobelet car elle ne voulait pas manger la
portion tout entière de l’un des convives. Fatiguée, elle voulut ensuite
se coucher. Mais aucun des lits ne lui convenait ; l’un était trop long,
l’autre trop court. Elle les essaya tous. Le septième, enfin, fut à sa taille.
Elle s’y allongea, se confia à Dieu et s’endormit.
Quand la nuit fut complètement tombée, les propriétaires de la maisonnette
arrivèrent. C’était sept nains qui, dans la montagne, travaillaient
à la mine. Ils allumèrent leurs sept petites lampes et quand
la lumière illumina la pièce, ils virent que quelqu’un y était venu, car
rien n’était plus tel qu’ils l’avaient laissé.
Le premier dit : « Qui s’est assis sur ma petite chaise ? »
Le deuxième : « Qui a mangé dans ma petite assiette ? »
Le troisième : « Qui a pris de mon pain ? »
Le quatrième : « Qui a mangé de mes légumes ? »
Le cinquième : « Qui s’est servi de ma fourchette ? »
Le sixième : « Qui a coupé avec mon couteau ? »
Le septième : « Qui a bu dans mon gobelet ? »
Le premier, en se retournant, vit que son lit avait été dérangé. « Qui
a touché à mon lit ? » dit-il. Les autres s’approchèrent en courant et
chacun s’écria : « Dans le mien aussi quelqu’un s’est couché ! »
Mais le septième, quand il regarda son lit, y vit Blanche-Neige endormie.
Il appela les autres, qui vinrent bien vite et poussèrent des cris
étonnés. Ils prirent leurs sept petites lampes et éclairèrent le visage de
Blanche-Neige.
« Seigneur Dieu ! Seigneur Dieu ! s’écrièrent-ils ; que cette enfant est
jolie ! » Ils en eurent tant de joie qu’ils ne l’éveillèrent pas et la laissèrent
dormir dans le petit lit. Le septième des nains coucha avec ses
compagnons, une heure avec chacun, et la nuit passa ainsi.
Au matin, Blanche-Neige s’éveilla. Quand elle vit les sept nains, elle s’effraya.
Mais ils la regardaient avec amitié et posaient déjà des questions :
« Comment t’appelles-tu ?
— Je m’appelle Blanche-Neige, répondit-elle.
— Comment es-tu venue jusqu’à nous ? »
Elle leur raconta que sa belle-mère avait voulu la faire tuer, mais que le
chasseur lui avait laissé la vie sauve et qu’elle avait ensuite couru tout le
jour jusqu’à ce qu’elle trouvât cette petite maison. Les nains lui dirent :
« Si tu veux t’occuper de notre ménage, faire à manger, faire les lits,
laver, coudre et tricoter, si tu tiens tout en ordre et en propreté, tu
pourras rester avec nous et tu ne manqueras de rien.
— D’accord, d’accord de tout mon coeur, » dit Blanche-Neige. Et elle
resta auprès d’eux. Elle s’occupa de la maison. Le matin, les nains partaient
pour la montagne où ils arrachaient le fer et l’or ; le soir, ils s’en
revenaient et il fallait que leur repas fût prêt. Toute la journée, la jeune
fille restait seule ; les bons petits nains l’avaient mise en garde : « Méfietoi
de ta belle-mère ! Elle saura bientôt que tu es ici ; ne laisse entrer
personne ! »
La reine, cependant, après avoir mangé les poumons et le foie de
Blanche-Neige, s’imaginait qu’elle était redevenue la plus belle de
toutes. Elle se mit devant son miroir et demanda : « Miroir, miroir
joli, qui est la plus belle au pays ? » Le miroir répondit : « Madame la
reine, vous êtes la plus belle ici. Mais, par-delà les monts d’airain, auprès
des gentils petits nains, Blanche-Neige est mille fois plus belle. »
La reine en fut bouleversée ; elle savait que le miroir ne pouvait mentir.
Elle comprit que le chasseur l’avait trompée et que Blanche-Neige était
toujours en vie. Elle se creusa la tête pour trouver un nouveau moyen
de la tuer car aussi longtemps qu’elle ne serait pas la plus belle au pays,
elle savait que la jalousie ne lui laisserait aucun repos.
Ayant finalement découvert un stratagème, elle se farda le visage et
s’habilla comme une vieille marchande ambulante. Elle était méconnaissable.
Ainsi déguisée, elle franchit les sept montagnes derrière lesquelles vivaient
les sept nains. Elle frappa à la porte et dit : « J’ai du beau, du
bon à vendre, à vendre ! » Blanche-Neige regarda par la fenêtre et dit :
« Bonjour, chère Madame, qu’avez-vous à vendre ?
— De la belle, de la bonne marchandise, répondit-elle, des corselets
de toutes les couleurs. Elle lui en montra un tressé de soie multicolore.
« Je peux bien laisser entrer cette honnête femme ! » se dit Blanche-
Neige. Elle déverrouilla la porte et acheta le joli corselet.
« Enfant ! dit la vieille. Comme tu t’y prends ! Viens, je vais te l’ajuster
comme il faut ! » Blanche-Neige était sans méfiance. Elle se laissa passer
le nouveau corselet. Mais la vieille serra rapidement et si fort que la
jeune fille perdit le souffle et tomba comme morte. « Et maintenant, tu
as fini d’être la plus belle », dit la vieille en s’enfuyant.
Le soir, peu de temps après, les sept nains rentrèrent à la maison. Quel
effroi fut le leur lorsqu’ils virent leur chère Blanche-Neige étendue sur
le sol, immobile et sans vie ! Ils la soulevèrent et virent que son corselet
la serrait trop. Ils en coupèrent vite le cordonnet. La jeune fille commença
à respirer doucement et, peu à peu, elle revint à elle. Quand les
nains apprirent ce qui s’était passé, ils dirent : « La vieille marchande
n’était autre que cette mécréante de reine. Garde-toi de laisser entrer
quelqu’un quand nous ne sommes pas là ! »
La méchante femme, elle, dès son retour au château, s’était placée
devant son miroir et avait demandé : « Miroir, miroir joli, qui est la plus
belle au pays ? » Une nouvelle fois, le miroir avait répondu : « Madame la
reine, vous êtes la plus belle ici. Mais, par-delà les monts d’airain, auprès
des gentils petits nains, Blanche-Neige est mille fois plus belle. » Quand
la reine entendit ces mots, elle en fut si bouleversée qu’elle sentit son
coeur étouffer. Elle comprit que Blanche-Neige avait recouvré la vie.
« Eh bien ! dit-elle, je vais trouver quelque moyen qui te fera disparaître
à tout jamais ! » Par un tour de sorcellerie qu’elle connaissait,
elle empoisonna un peigne. Elle se déguisa à nouveau et prit l’aspect
d’une autre vieille femme.
Elle franchit ainsi les sept montagnes en direction de la maison des
sept nains, frappa à la porte et cria : « Bonne marchandise à vendre ! »
Blanche-Neige regarda par la fenêtre et dit : « Passez votre chemin ! Je
n’ai le droit d’ouvrir à quiconque.
— Mais tu peux bien regarder, dit la vieille en lui montrant le peigne
empoisonné. Je vais te peigner joliment. »
La pauvre Blanche-Neige ne se douta de rien et laissa faire la vieille ; à
peine le peigne eut-il touché ses cheveux que le poison agit et que la
jeune fille tomba sans connaissance.
« Et voilà ! dit la méchante femme, c’en est fait de toi, prodige de
beauté ! » Et elle s’en alla.
Par bonheur, le soir arriva vite et les sept nains rentrèrent à la maison.
Quand ils virent Blanche-Neige étendue comme morte sur le sol, ils
songèrent aussitôt à la marâtre, cherchèrent et trouvèrent le peigne
empoisonné. Dès qu’ils l’eurent retiré de ses cheveux, Blanche-Neige
revint à elle et elle leur raconta ce qui s’était passé. Ils lui demandèrent
une fois de plus d’être sur ses gardes et de n’ouvrir à personne.
Rentrée chez elle, la reine s’était placée devant son miroir et avait
demandé : « Miroir, miroir joli, qui est la plus belle au pays ? » Comme
la fois précédente, le miroir répondit : « Madame la reine, vous êtes la
plus belle ici. Mais, par-delà les monts d’airain, auprès des gentils petits
nains, Blanche-Neige est mille fois plus belle. »
Quand la reine entendit cela, elle se mit à trembler de colère. « Il
faut que Blanche-Neige meure ! s’écria-t-elle, dussé-je en périr moimême
! » Elle se rendit dans une chambre sombre et isolée où personne
n’allait jamais et y prépara une pomme empoisonnée. Extérieurement,
elle semblait belle, blanche et rouge, si bien qu’elle faisait envie
à quiconque la voyait ; mais il suffisait d’en manger un tout petit morceau
pour mourir. Quand tout fut prêt, la reine se farda le visage et se
déguisa en paysanne.
Ainsi transformée, elle franchit les sept montagnes pour aller chez les
sept nains. Elle frappa à la porte. Blanche-Neige se pencha à la fenêtre
et dit : « Je n’ai le droit de laisser entrer quiconque ici ; les sept nains
me l’ont interdit.
— D’accord ! répondit la paysanne. J’arriverai bien à vendre mes
pommes ailleurs ; mais je vais t’en offrir une.
— Non, dit Blanche-Neige, je n’ai pas le droit d’accepter quoi que ce
soit.
— Aurais-tu peur d’être empoisonnée ? demanda la vieille. Regarde : je
partage la pomme en deux ; tu mangeras la moitié qui est rouge, moi,
celle qui est blanche. »
La pomme avait été traitée avec tant d’art que seule la moitié rouge
était empoisonnée. Blanche-Neige regarda le fruit avec envie et quand
elle vit que la paysanne en mangeait, elle ne put résister plus longtemps.
Elle tendit la main et prit la partie empoisonnée de la pomme. ہ peine
y eut-elle mis les dents qu’elle tomba morte sur le sol.
La reine la regarda de ses yeux méchants, ricana et dit : « Blanche
comme neige, rose comme sang, noire comme ébène ! Cette fois-ci,
les nains ne pourront plus te réveiller ! » Et quand elle fut de retour
chez elle, elle demanda au miroir : Miroir, miroir joli, qui est la plus
belle au pays ? Celui-ci répondit enfin : « Madame la reine, vous êtes la
plus belle au pays. » Et son coeur jaloux trouva le repos, pour autant
qu’un coeur jaloux puisse le trouver.
Quand, au soir, les petits nains arrivèrent chez eux, ils trouvèrent
Blanche-Neige étendue sur le sol, sans souffle. Ils la soulevèrent, cherchèrent
s’il y avait quelque chose d’empoisonné, défirent son corselet,
coiffèrent ses cheveux, la lavèrent avec de l’eau et du vin. Mais rien n’y
fit : la chère enfant était morte et morte elle restait. Ils la placèrent
sur une civière, s’assirent tous les sept autour d’elle et pleurèrent
trois jours durant. Puis ils se préparèrent à l’enterrer. Mais elle était
restée fraîche comme un être vivant et ses jolies joues étaient roses
comme auparavant. Ils dirent : « Nous ne pouvons la mettre dans la
terre noire. » Ils fabriquèrent un cercueil de verre transparent où on
pouvait la voir de tous les côtés, l’y installèrent et écrivirent dessus son
nom en lettres d’or, en ajoutant qu’elle était fille de roi. Ils portèrent
le cercueil en haut de la montagne et l’un d’eux monta la garde auprès
de lui.
Longtemps Blanche-Neige resta ainsi dans son cercueil, toujours aussi
jolie. Il arriva qu’un jour un prince qui chevauchait par la forêt s’arrêtât
à la maison des nains pour y passer la nuit. Il vit le cercueil au sommet
de la montagne, et la jolie Blanche-Neige. Il dit aux nains : « Laissez-moi
le cercueil ; je vous en donnerai ce que vous voudrez. »
Mais les nains répondirent : « Nous ne vous le donnerons pas pour
tout l’or du monde. » Il dit : « Alors donnez-le-moi pour rien ; car
je ne pourrai plus vivre sans voir Blanche-Neige ; je veux lui rendre
honneur et respect comme à ma bien-aimée. »
Quand ils entendirent ces mots, les bons petits nains furent saisis de
compassion et lui donnèrent le cercueil. Le prince le fit emporter sur
les épaules de ses serviteurs. Comme ils allaient ainsi, l’un d’eux buta
sur une souche. La secousse fit glisser hors de la gorge de Blanche-
Neige le morceau de pomme empoisonnée qu’elle avait mangé. Puis
après, elle ouvrit les yeux, souleva le couvercle du cercueil et se leva.
Elle était de nouveau vivante !
« Seigneur, où suis-je ? demanda-t-elle.
— Auprès de moi, répondit le prince, plein d’allégresse. »
Il lui raconta ce qui s’était passé, ajoutant : « Je t’aime plus que tout
au monde ; viens avec moi, tu deviendras ma femme. » Blanche-Neige
accepta. Elle l’accompagna et leurs noces furent célébrées avec magnificence
et splendeur.
La méchante reine avait également été invitée au mariage. Après avoir
revêtu ses plus beaux atours, elle prit place devant le miroir et demanda
: « Miroir, miroir joli, qui est la plus belle au pays ? » Le miroir
répondit : « Madame la reine, vous êtes la plus belle ici. Mais la jeune
souveraine est mille fois plus belle. » La méchante femme proféra un
affreux juron et elle eut si peur, si peur qu’elle en perdit la tête.
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Le secret du bonheur
Un négociant envoya son fils apprendre le secret du bonheur auprès du plus sage de tous les hommes. Le jeune garçon marcha quarante jours dans le désert avant d’arriver finalement devant un beau château, au sommet d’une montagne. C’était là que vivait le sage dont il était en quête. Pourtant, au lieu de rencontrer un saint homme, notre héros entra dans une salle où se déployait une activité intense : des marchands entraient et sortaient, des gens bavardaient dans un coin, un petit orchestre jouait de suaves mélodies, et il y avait une table chargée des mets les plus délicieux de cette région du monde. Le sage parlait avec les uns et les autres, et le jeune homme dut patienter deux heures durant avant que ne vînt enfin son tour. Le sage écouta attentivement le jeune homme lui expliquer le motif de sa visite, mais lui dit qu’il n’avait alors pas le temps de lui révéler le Secret du Bonheur. Et il lui suggéra de faire un tour de promenade dans le palais et de revenir le voir à deux heures de là. "Cependant, je veux vous demander une faveur", ajouta le sage, en remettant au jeune homme une petite cuiller, dans laquelle il versa deux gouttes d’huile. "Tout au long de votre promenade, tenez cette cuillière à la main, en faisant en sorte de ne pas renverser l’huile." Le jeune homme commença à monter et descendre les escaliers du palais, en gardant toujours les yeux fixés sur la cuiller. Au bout de deux heures, il revint en présence du sage. "Alors, demanda celui-ci, avez-vous vu les tapisseries de Perse qui se trouvent dans ma salle à manger ? Avez-vous vu le parc que le maître des jardiniers a mis dix ans à créer ? Avez-vous remarqué les beaux parchemins de ma bibliothèque ?" Le jeune homme, confus, dut avouer qu’il n’avait rien vu du tout. Son seul souci avait été de ne point renverser les gouttes d’huile que le sage lui avait confiées.
"Eh bien, retournez faire connaissance des merveilles de mon univers, lui dit le sage. On ne peut se fier à un homme si l’on ne connaît pas la maison qu’il habite." Plus rassuré maintenant, le jeune homme prit la cuillère et retourna se promener dans le palais, en prêtant attention, cette fois, à toutes les oeuvres d’art qui étaient accrochées aux murs et aux plafonds. Il vit les jardins, les montagnes alentour, la délicatesse des fleurs, le raffinement avec lequel chacune des oeuvres d’art était disposée à la place qui convenait. De retour auprès du sage, il relata de façon détaillée tout ce qu’il avait vu.
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merci beaucoup
موضوع مميز.
تحية طيبة اخواني اخواتي اعضاء مشرفين و زوار منتديات خنشلة التعليمية في هذا القسم قسم اللغة الفرنسية |
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