Alexander Graham Bell parlant au téléphone en 1876.
Le téléphone est un appareil permettant de transmettre la voix humaine à distance et permettre ainsi une conversation.
Pour fonctionner, le téléphone nécessite une infrastructure terrestre ou spatiale, le réseau téléphonique. Après y avoir raccordé son terminal fixe ou mis en marche son appareil mobile, l’utilisateur ayant souscrit à un abonnement auprès d’un opérateur de télécommunications peut passer un appel téléphonique à un destinataire également raccordé en composant son numéro ou tout identifiant unique attitré, ce qui déclenche généralement la sonnerie de l’appareil de destination. Si la personne appelée accepte l’appel, une conversation téléphonique peut commencer, ce qui se fait en général, en français, par le mot « allô ».
Exception faite des appels d’urgence passés à des numéros spéciaux, les appels passés via un téléphone ont un coût, lequel est déterminé par des tarifs d’appel établis en fonction de leur durée, de la localisation du destinataire de la qualité du numéro. La téléphonie représente ainsi un marché important du secteur des télécommunications.
Histoire
En France, Charles Bourseul, agent de l’administration des Télégraphes pose le principe du téléphone. Il publie un article dans L’Illustration (28 août 1854), sous le titre : Transmission électrique de la parole.
Un grand nombre d’inventeurs ayant participé de près ou de loin à l’invention et l’amélioration du téléphone (lire l’article « invention du téléphone » sur le Wikipédia anglophone), sa paternité fut et est encore l’objet de nombreuses controverses. On notera en particulier :
Philipp Reis , dans une déclaration à la Société de physique de Francfort-sur-le-Main, prononce le mot « téléphone» le 26 octobre 1861. En 1863, son dispositif expérimental aurait permis de transmettre la voix avec une bonne qualité, quoique d’une faible intensité].
L’italo-américain Antonio Meucci aurait fabriqué plusieurs dispositifs téléphoniques entre 1849 et 1870, et déposé un brevet descriptif (patent caveat) le 28 décembre 1870. Il aurait confié ses prototypes à Edward B. Grant, vice-président de l’American District Telegraph Company of New York, qui les aurait par la suite perdus dans le laboratoire où travaillait Graham Bell… Le 11 juin 2022, la Chambre des représentants des États-Unis a reconnu le rôle d’Antonio Meucci dans l’invention du téléphone, en soulignant que « si Meucci avait été capable de payer les 10 dollars de frais pour maintenir la promesse de brevet après 1874, aucun brevet n’aurait pu être délivré à Bell » Cette résolution reste cependant sans valeur aux yeux des historiens, qui n’ont pas retiré à Bell son statut d’inventeur du téléphone[réf. nécessaire]. Rudolph Giuliani, maire de New York, d’origine italienne comme Meucci, instaura en 2000 une fête, le "Meucci Day", pour rendre hommage au véritable inventeur du téléphone selon Giuliani.
Elisha Gray déposa un brevet pour une invention équivalente deux heures plus tôt, le même jour que Graham Bell. Le brevet de Bell aurait cependant été examiné immédiatement à la demande de son avocat, tandis que celui de Gray ne fut examiné que le lendemain Tous les procès intentés par ce dernier pour faire reconnaître sa paternité se soldèrent toutefois par un avis en sa défaveur (lire la controverse entre Elisha Gray et Alexander Bell sur le Wikipédia anglophone), et la paternité officielle de l’invention fut attribuée à Alexandre Graham Bell.
Le téléphone a été exploité commercialement aux États-Unis à partir de 1877 et, en France à partir de 1879. En 1912, on compte 12 millions de postes téléphoniques dans le monde dont 8 millions aux États-Unis. Il y a cette année-là un abonné pour 12 habitants aux États-Unis, 1 pour 71 en Grande-Bretagne et dans l’Empire allemand et 1 pour 183 en France.
Le téléphone manuel
L’ancêtre des téléphones
À ses débuts, le réseau téléphonique était entièrement manuel. L’appel d’un correspondant était effectué par la procédure suivante :
L’abonné décroche le combiné de son téléphone
cette action provoque la chute d’un volet annonciateur au central, parfois l’allumage d’un voyant
Une opératrice répond à l’abonné, note le numéro du correspondant à appeler :
- si le correspondant dépend du même central, la connexion avec l’abonné se fera en « local »
- sinon, l’opératrice appelle une autre opératrice chargée du central de rattachement de la personne appelée
lorsque l’appelé est joint, les opératrices mettent en relation les deux abonnés.
Le bouton d’appel a été progressivement remplacé par une manivelle. Son rôle est de produire une tension électrique destinée à faire chuter le volet annonciateur du central. L’avantage par rapport au bouton d’appel est la suppression d’une des piles présentes chez l’abonné dont l’entretien était particulièrement coûteux.
Le téléphone automatique
Le téléphone automatique a été inventé par Almon Strowger, aux États-Unis vers 1891. Celui-ci, entrepreneur de pompes funèbres, soupçonnant les opératrices de privilégier son concurrent, voulait éliminer les opérations manuelles lors de l’établissement d’une communication. Le commutateur automatique sera testé en France dès 1912 à Nice.
L’intérêt du téléphone automatique est d’appeler directement un correspondant sans passer par une opératrice. L’usager décroche le combiné de son téléphone puis transmet à une machine, à l’aide d’un cadran mobile, la série de chiffres identifiant son correspondant (son numéro de téléphone).
Lors du passage à l’automatique en région parisienne, un numéro à trois chiffres a été associé à chaque central téléphonique. Les abonnés devaient composer ces trois chiffres, puis le numéro de leur correspondant. Comme les abonnés avaient en mémoire les noms des centraux de leurs correspondants, on écrivit sur les cadrans de numérotation des appareils, quelques lettres de l’alphabet pour chaque chiffre ce qui permit de conserver longtemps l’habitude, en donnant son numéro, de donner le nom du central, par exemple DANTON et non le numéro 326 correspondant. Il fallait néanmoins appeler l’opératrice par le 16 pour les relations « interurbaines » et par le 19 pour les relations « internationales »
La téléphonie mobile
Article détaillé : Téléphonie mobile.
La téléphonie mobile est née dans les années 1950 aux États-Unis. Les premiers réseauxfréquence par communication, et les secteurs géographiques étaient larges (peu d’abonnés par unité de surface). Par la suite, les réseaux cellulaires ont permis un usage plus rationnel des fréquences, augmentant ainsi de façon considérable les capacités des réseaux.
Outre la communication téléphonique classique, le téléphone mobile a développé d’autres fonctionnalités telles que l’envoi de textes courts (SMS), la photographie ou la vidéonumérique, l’accès au Web .